Ça y est, tu as fait le choix de t’installer à ton compte et la première mission arrive, l’aventure peut commencer ! Je te délivre dans cet article les différentes phases à respecter si tu veux que ta première mission soit un succès et puis bien entendu les suivantes.
1- L’euphorie des devis validés
Tu liras souvent dans d’autres articles de ne pas succomber à l’euphorie lorsqu’on te signe ton premier devis. Je crois que c’est le conseil que je n’ai jamais suivi. Mais pourquoi, je ne devrais pas être contente de ce que je suis arrivée à obtenir. Je pense que la personne qui a rédigé ça n’a pas vécu cette sensation. Sais-tu ce que tu ressens quand tu reçois une validation de devis ou un bon pour accord d’une prestation d’une entreprise pour laquelle tu rêvais de travailler? Champagne ! J’ai eu même mieux, je pensais que la personne n’était pas très intéressée par mes services et j’ai obtenu un accord sans négociation de mon tarif. Sincèrement, kiffe chacune de tes petites réussites, ne laisse personne te dire de limiter la satisfaction de ce moment. Effectivement, on ne peut pas savoir si la prestation va être réussie mais vis pleinement. *danse de la joie*
2- Un peu d’administratif
Forcément, il y a toujours de l’administratif dans la vie des entreprises. Rédige bien ton devis, ta lettre de mission et/ou ton contrat. De plus en plus, je rédige des contrats pour que toutes les obligations de chacun soit mentionnées. Hors de question d’avoir des modifications toutes les 10 min, de passer sur une autre prestation, sans que tout soit bien écrit. Les relations où tu te tapes dans la main, ne finissent jamais très bien. En cas de doute, un petit renvoi à l’article X du contrat que nous avions signé et ça permet de calmer les esprits. Si tu veux une prestation complémentaire, on rajoute ou on modifie l’actuelle mission – point barre. Pense à bien définir le paiement de ta prestation. Je demande 30 % à la signature, 40 % à telle étape du projet et les 30% restant à la mise en ligne/livraison de ma prestation.

3- Deadline ou pas, telle est à la question?
Parlons date! Depuis que j’ai commencé mon activité, je peux annoncer sortir avec mon équipe un site web en 15 jours si le client est réactif. En moyenne la mise en ligne prend…entre 6 et 8 mois. Oui oui vous avez bien lu. Donc les prestations “c’est pour demain”, pourquoi pas si TU te bouges.
Trêve de plaisanterie, il est important pour tous de se fixer des délais raisonnables d’exécution de ta prestation. Tu as certainement d’autres clients, et il faut en trouver d’autres pour les futurs mois à venir. Donc l’organisation, je ne le répéterais jamais assez, c’est super important. J’annonce quelques dates en indiquant qu’elles seront modifiées en fonction de la rapidité des retours. De mon côté, j’ai aussi les autres planning des freelances que je missionne à prendre en compte car ils ont de leur côté, d’autres impératifs.
Jusqu’à présent, aucun retard n’est à déplorerdans mes prestations de mon chef (et toc!) #fierté
4- Money, Money, Money
Au tout début, j’avais vraiment beaucoup de mal à tarifer mes prestations. J’ai vraiment sous facturé et sincèrement j’ai pas aimé travaillé pour si peu. J’ai rapidement fait une grille tarifaire comme ça, le client savait quelles prestations il pouvait prendre. J’ai rédigé un article sur comment fixer ses tarifs et tu peux y trouver plus de ressources pour établir tes barèmes.
Je pars du principe où je suis dans une relation commerciale et que donc “tout est négociable dans la mesure du raisonnable” (Client si tu me lis, j’utilise cette phrase régulièrement). Si tu m’achètes x prestations bien sûr, mon tarif va être différent. Par contre, je ne suis pas de celle qui facture à la tête du client, j’ai ma grille de tarifs et je trouve ce système très pratique et équitable pour tous.
5- Mission impossible
Je te déconseille d’accepter toutes les missions qui arrivent sur toi. Il est vrai que l’inexpérience et le besoin financier nous contraignent souvent à accepter tout et n’importe quoi.
Le problème avec tout ça, c’est que dans 99 % des cas, ça va te desservir :
- Tu vas perdre du temps dans un domaine que tu ne maîtrises pas
- Tu ne vas pas investir ce temps perdu dans un projet qui va te convenir
- Tu ne vas pas pouvoir indiquer que tu travailles sur ce projet car sa réalisation ne va pas intéresser tes clients et tes prospects
- etc
Tu l’auras compris, je ne vais pas continuer la liste. Il ne faut pas hésiter à rediriger la personne vers un confrère plus spécialisé dans ce domaine. Le client t’en remerciera certainement plus tard et ta plus-value sera renforcée.
6- La livraison
Le moment important pour tous, c’est la fin de la mission. Pense à livrer ton produit de la meilleure façon qu’il soit. Je fais toujours un joli mail pour indiquer la fin du projet, un petit mot positif pour l’expérience que j’ai eue et bien sûr les remercier de leur confiance.
Actuellement, je vais plus loin dans ma relation client et j’offre souvent une attention, un petit cadeau. Je pense que la prochaine étape est de demander un avis client que je publierai sur mes supports de communication.
7- Apprendre des autres
J’ai énormément appris aux contacts de…mes clients! et oui, eux aussi sont des chefs d’entreprises, des entrepreneurs ou des personnes qui ont de l’expérience et qui m’ont sans aucun soucis distillé énormément de conseils.
J’ai également beaucoup appris de l’expérience d’autres freelances plus ou moins expérimentés que moi d’ailleurs. Du coup, je te délivre aujourd’hui le récit de mes débuts. Tu verras que cela n’a pas été de tout repos.

Mon retour d’expérience
Je me rappelle encore des premières prestations que j’ai vendues. Le premier devis validé, c’est un grand moment dans la vie d’un entrepreneur et je me suis dis que mon expérience était la meilleure pour illustrer cet article.
Première mission
J’ai été contactée pour faire de la sous-traitance de rédaction de fiches techniques de…plantes. Pour ciels qui me connaissent, j’ai un don raté pour maintenir en vie mes plantes (Ikea). Quoi qu’il en soit, on ne refuse pas la première main tendue. J’ai donc dévalisé le rayon botanique de la Médiathèque de Montpellier pour écrire sur ce thème. Je ne dirais pas que ce n’était pas intéressant mais disons que je trouvais tout cela totalement inutile. Certes, je débutais mais personnellement j’aurais préconisé de bonnes campagnes de pub sur les réseaux sociaux. Ce qui aurait été beaucoup moins onéreux et certainement de meilleurs résultats sur le trafic. Après avoir saisi toutes les fameuses fiches, et livré avec les images d’illustration, bien je n’ai eu aucune nouvelle, ni bien sûr le paiement de ma facture. Effectivement, rien n’a été publié et je surveille tout ça depuis lors. Je n’ai pas eu le courage de diligenter une injonction de payer, chose incroyable lorsqu’on pense que dans mon ancien poste, je harcelais quiconque ne réglait pas sa facture. Bref, je conclue à une première expérience très amère. Belle entrée en matière…
Deuxième mission
Au même moment, j’ai été recommandé par un ami et une nouvelle transaction s’est passée par téléphone uniquement. J’avais mon estime de moi proche du zéro absolu alors la liaison téléphonique c’était parfait. Grand avantage de ma nouvelle carrière, je travaille beaucoup par téléphone et par mail sans forcément rencontrer le client. Je n’avais ni site, ni de prestation à montrer, pas évident de vendre du coup. J’ai rebondi sur mon expérience passée en lui indiquant que je connaissais parfaitement les contours de sa profession. Je pense que la maîtrise des termes de son domaine d’intervention a certainement aidé à sa prise de décision. J’ai envoyé mon premier devis réalisé avec word, sans logo, avec une description détaillée de 8 mots (youhou). Devis validé par retour de mail et c’est parti pour la réalisation de cette seconde mission. J’étais vraiment trop contente, la sensation de toucher du doigt une victoire. Bien entendu, la joie a rapidement fait place à l’énervement. Le premier retour client a été désastreuse, j’ai dû lui faire un mail super précis pour lui expliquer mon travail sur la rédaction des pages qui s’est au final transformé en cours sur la rédaction web et le SEO. En fait, le temps de ce mail couvrait certainement le prix de mon devis. Je m’étais sous devisée. Second retour. Troisième retour. Je ne suis plus à ça près et je ne me sens pas légitime à lui dire Stop. La prestation se termine, ma misérable facture est réglée, je ne suis pas satisfaite à 100 % mais de mon côté, je savais que je n’avais pas livré un mauvais travail. Je pense que de son côté, ce client, dont je n’ai plus de nouvelle, n’est pas content et selon les échos des autres intervenants au site, il ne sera jamais content de rien. Seconde expérience mitigée pour moi.
Nouvelle tentative
Nouveau client, nouveau devis! Cette fois-ci je calcule mieux le temps que je pense y passer + le temps qu’il va me prendre parce que le client ne va pas comprendre et que je vais devoir lui faire encore un cours. D’ailleurs, à l’envoi de ma prose, j’indique dans le mail les éléments que j’avais envoyés au précédent client. Je commence à maîtriser l’art du recyclage ! Cela n’aura pas suffit, mais content ou pas, mon texte a été intégré par le webmaster, je suis rémunérée et pas très contente de mon travail.
Mon estime de moi est descendue un peu plus encore. J’hésite, je doute, je me remet en question. Bilan de mes 5 derniers mois, c’est pas génial. Je ne veux pas des clients mécontents, je veux des clients qui me disent que j’ai fait le bon job. Est-ce que finalement je vais pas arrêter tout ça?
La bonne mission
Comme la vie de freelance est un véritable ascenseur émotionnel, je reçois un coup de téléphone d’une entreprise pour laquelle j’avais effectué un stage pour me proposer une mission, une infime mission mais pour un endroit prestigieux (pour moi). C’était le plus beau jour de ma nouvelle carrière. J’ai eu à animer sur les réseaux sociaux un festival de spectacles pour enfants (petits et grands). C’est LA prestation qui m’a vraiment comblée personnellement et professionnellement. Et magie du moment, ça faisait tout pile un an que j’avais décidé de changer de vie pro. J’ai apprécié cet instant plus que jamais, la chance d’avoir atteint ce que je voulais. Je remercie encore tous les jours la personne qui a pu rendre cela possible (je sais qu’elle me lit 😉 )
C’est là où je prend conscience que ce n’est pas mon travail que je dois remettre en cause mais les personnes avec qui je vais travailler. Difficile de “choisir” ses clients lorsque l’on débute mais sincèrement je pense que le tri se fait de lui-même. Aujourd’hui, je ne travaille qu’avec de chouettes personnes. Il faut que ça dure car c’est bien plus agréable de travailler avec des clients qui ne remettent pas en cause tes compétences.

J’espère que cet article et ma petite histoire vous aidera à vous structurer dans votre relation avec vos clients. Si vous avez des astuces complémentaires, partage-les avec nous en commentaire.